Fils d’un commerçant cirier, Delaunay manifeste très
tôt des prédispositions pour le dessin. Son père s’oppose
pourtant très vite au talent naturel de son fils, estimant que
la peinture ne fait pas vivre.
Delaunay fréquente à l’Externat
des enfants nantais, un établissement élitiste où il fait
la connaissance du peintre Joachim Sotta, gloire locale.
Sotta juge le talent de Delaunay assez sûr pour lui donner des cours
pendant un an.
Pendant son séjour à Paris
en 1846, Sotta le présente à Hippolyte Flandrin, célèbre
peintre, élève préféré d’Ingres. Celui-ci
va le prendre sous son aile et l’aider à progresser. Le 7 avril
1848, Delaunay s’inscrit à l’Ecole des Beaux-arts de Paris
dans sa classe.
Jules-Elie Delaunay obtient tardivement le
grand prix de Rome en 1856 ; en Italie, il étudie les antiques, Raphaël
et les maîtres du Quattrocento. Il se spécialise dans le portrait
et la grande peinture
d’histoire.
Dès cette époque, il expose
avec succès au Salon à Paris. En 1861, à son retour de Rome,
il reçoit de nombreuses commandes décoratives en particulier pour
le nouvel Opéra construit par
Garnier et le Panthéon où il retrouve son ami Puvis de Chavannes.
Ami
de Gustave Moreau, membre de l’Institut, professeur à l’Ecole
des Beaux-arts de Paris, officier de la Légion d’honneur, Delaunay
se révèle comme Paul Baudry un artiste officiel.
Il dévoile son talent de portraitiste
délicat, mais aussi de peintre d’histoire héritier du classicisme
d’Ingres autant
que du Seicento italien (les Carrache ou Pierre de Cortone).
Delaunay parcourt avec un égal bonheur
tous les chemins artistiques du XIXe siècle. De Nantes à Rome,
via Paris, il fréquente les plus illustres artistes de son époque,
souvent rencontrés à Rome: Edgar Degas, Henri Chapu, Jean-Jacques
Henner, Gustave Bourgerel, Alexandre
Falguière, Paul Dubois notamment Gustave Moreau son ami de toujours.
À sa mort, en 1891, Delaunay laisse en héritage un œuvre délicat,
exigeant, érudit. |