Fils d’Achille Pelletan, maire de Royan sous le Premier Empire
et la Restauration, il s’installe en 1833 à Paris où il
se lance dans la carrière des lettres. D’abord proche de
George Sand (il est quelque temps le précepteur de Maurice Sand),
il se rapproche ensuite d’Alphonse de Lamartine, qui l’initie à la
politique et lui communique ses aspirations républicaines.
Écrivain au lyrisme enflammé et au
style un peu ampoulé, libre
penseur mais déiste et spiritualiste, il se fait le théoricien
du progrès indéfini et continu, dans la continuité de
Condorcet.
Scandalisé par le coup d'État du 2 décembre 1851,
il devient, dans la presse et dans ses livres, un adversaire farouche
de Napoléon III. Dans le Corps législatif il est député républicain
de la Seine de 1863 à 1870, puis des Bouches-du-Rhône de
1871 à 1876 dans l'Assemblée Nationale. Il est initié franc-maçon
en 1864 dans la loge l’Avenir, dont il devient vénérable,
avant d’entrer au Conseil de l’ordre du Grand Orient de France.
Le 4 septembre 1870 il entre comme ministre sans portefeuille dans le Gouvernement
de la Défense nationale. Il finit sa carrière
politique comme sénateur des Bouches-du-Rhône de 1876 à 1884
et est élu en janvier 1879 vice-président du Sénat.
Compté parmi les « pères fondateurs » de la
Troisième République, il est désigné sénateur
inamovible en juin 1884. Il meurt en décembre de la même
année, remplacé le 25 janvier 1885 par Geoffroy Velten.
Eugène Pelletan est le fondateur d’une sorte de « dynastie
républicaine ». Il est le père de Camille Pelletan
et d’André Pelletan, sous-directeur de l’École
des mines. André épouse Thérèse Ordinaire,
fille du député Dyonis Ordinaire et sœur du vice-président
du Sénat Maurice Ordinaire. Camille épouse une institutrice
dont le frère, Paul Denise, sera élu député en
1919. Deux des filles d’Eugène Pelletan épousent
d’anciens préfets de la Défense nationale, Édouard
Mocqueris et Georges Coulon, futur vice-président du Conseil d’État.
Sa petite-fille, Denise Coulon, épouse le peintre Olivier Debré,
frère de Michel Debré et oncle de Bernard Debré et
Jean-Louis Debré. Une grande famille française.
Eugène Pelletan repose au cimetière
des Bois de Saint-Georges-de-Didonne.
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