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Maurice Desvallières

Lefebvre-Desvallières Ernest Georges Maurice
dit
Maurice Desvallières

(Paris, 03 octobre 1857 – Paris, 1926)

Il fit ses études au lycée Condorcet. Il a fait jouer des comédies, des vaudevilles, des opérettes, où la netteté et la vivacité du dialogue se joignent à l'entente des effets scéniques. Plusieurs de ses pièces, surtout celles en collaboration avec Georges Feydeau et Antony Mars, ont eu un vif succès. Nous citerons entre autres : Prête-moi ta femme (1883); Un duel, s'il vous plaît (1885); les Fiancés de Loches (1888); l'Affaire Edouard (1889); le Mariage de Barillon (1890); les Douze femmes de Japhet (1890); la Demoiselle du téléphone (1891); Champignol malgré lui, sa meilleure œuvre (1892); l'Hôtel du libre-échange (1894); le Truc de Séraphin (1896); Mam'zelle Quat'Sous (1897); la Vie en voyage (Vaudeville, 1901), cinq actes, avec musique de Gabriel Marie ; Maître Nitouche, trois actes, en collaboration avec Antony Mars, joué aux Nouveautés en 1903; l'Age d'or, pièce féerique en quatre actes, écrite avec Georges Feydeau, et représentée aux Variétés en 1905 avec musique de Louis Varney; le Bonheur d'en face, comédie en deux actes, en collaboration avec Hugues Delorme (théâtre des Deux-Masques, 1906); la Chaste Suzanne (1906); Soyons parisiens ! (1913).

Lire son premier article imprimé en 1879


A Seine-Port, Il habitait le "Righi"


acheté en 1883
en 1914

1921

1922

1922

1923

1924

1924
Maurice Desvallières


Critiques de quelques unes de ses pièces...

L'Alibi

Critique dans
"L'audience"
en février 1879
      L'Alibi de MM. Desvallières et Doriac est dû à la plume de deux débutants, la donnée, bien qu'elle ne soit pas neuve en est des plus séduisantes; un capitaine est sous le coup d'une accusation capitale, bien qu'il soit innocent il ne peut justifier de l'emploi de son temps, car s'il dit où il a passé la nuit, il compromettra fort Mme la générale et fera bien du chagrin au général, son supérieur; mais ce don Juan a tous les bonheurs, il est aimé de la nièce du général, qui sauve la situation en déclarant, avec l'aplomb d'un vieux militaire, que c'est elle qui toute la nuit a retenu le capitaine.
      En somme bon début et qui promet pour l'avenir. On a reproché aux auteurs d'avoir trop cherché à imiter Scribe, la chose est bien excusable de la part du petit fils d'un des auteurs d'Adrienne Lecouvreur.

Autour d'une chambre

Critique dans
"L'évènement"
le 26 février 1880
      Charmante soirée chez M. Legouvé, qui réunissait quelques amis pour entendre une œuvre inédite de son petit-fils, un tout jeune homme de vingt ans, qui fait du théâtre avec un autre jeune homme comme lui, trente-huit ans à eux deux.
      Cela s'appelle Autour d'une chambre, de MM. Desvallières et Joria.
      Interprète : Julie Bernage, l'héroïne de l'épopée du boulevard Saint-Martin, une autre "jeune" de dix-sept ans.
       Il faudrait, vous voyez, trois ou quatre interprètes de plus pour faire un centenaire.
    L'œuvre est jolie, parce qu'elle est jeune, sincèrement conçue et naïvement écrite. Les auteurs n'ont pas voulu marcher sur les brisées de M. de Maistre.
      L'interprète est mignonne et suffisament infénue.
      Séance tenante, L. Michaud a pris le manuscrit pour éditer l'œuvre.

Prête-moi ta femme

Critique dans
"Le Monde Parisien"
en septembre 1883
      Prête-moi ta femme, un joli titre du Palais-Royal; immédiatement les idées les plus folichonnes passent sous les crânes déplumés des vieux de l'orchestre. Ils voient en rêve les envahissements d'alcôves les plus étourdissants. Eh bien! ce n'est pas cela. C'est simplement un neveu qui a enprunté à un sien ami sa femme, pour paraître marié aux yeux d'un oncle à héritage. Cette donnée donne lieu naturellement à plus d'une situation amusante, et finalement le neveu se marie pour de vrai.
      La pièce est du petit-fils de M. Legouvé, ce qui prouve que l'ennui n'est pas héréditaire.
      Elle est bien jouée par Mlle Caron et par MM. Raimond, Milher et Numa.

Un duel s.v.p

Critique dans
"Le Parnasse"
octobre 1885

      A la Renaissance, Un duel, s'il vous plait ! trois actes de MM. Fabrice Carré et Maurice Desvallières.
      Malgré une situation pas très jeune et des mots déjà connus, Un duel s'il vous plaît ! reste un amusant vaudeville. Mais il faut avouer que la nouvelle pièce de la Renaissance a réussi bruyamment plutôt que brillamment.

Auguste Générès


Les fiancés de Loches

Critique
"Les débats"
1888

Théâtre-Cluny - Les Fiancés de Loches, vaudeville en trois actes, de MM. Georges Feydeau et Maurice Desvallières.
      Le quiproquo triomphe sur toutes nos scènes de genre. Les Fiancés de Loches ne sont encore qu'une revue de toutes les combinaisons et coq-à-l'âne qui peuvent surgir entre un monsieur qui prend pour des domestiques, trois provinciaux venus à Paris pour se marier. Le mérite de la pièce est dans une série de saillies imprévues et fort gaies. On a beaucoup ri.
     L'interprétation est aussi bonne que possible et MM. Alart et Dorgat, Mmes Chalont, Génat, Cuinet et Andrée ont été fort applaudis.

L'Affaire Edouard

Critique dans
"La Justice"
1889

L'Affaire Edouard
      - Appelez l'affaire Feydeau et Desvallières contre le public des variétés.
      - Dans la cause appelée, je me présente pour MM. Feydeau et Desvallières et mes conclusions tendent à ce qu'il plaise au tribunal les renvoyer sans dépens des fins de la plainte, tout en les condamnant au maximum.

      Messieurs,
      Vous considérerez la jeunesse des prévenus et les absoudrez d'avoir fait rire au moins autant que les vieux routiers, sacrés hommes de théâtre à l'ancienneté. Vous entendrez la voix de ces bravos qui retentissaient dans la salle au mépris du respect dû au Temple de Mme Judic, et vous pardonnerez cet éclat de gaîté, déplacé peut-être, privé de la solennité nécessaire à de tels lieux, mais vraiment irrésistibles.
      L'idée est audacieuse, je le sais, de présenter un mari, qui travestissant jusqu'à Roger la Honte, plaide pour la femme qui l'a trompé, et défend sa moitié coupable d'avoir donné au commissaire constatant le flagrant délit une paire de claques sonnores. Le tout bien entendu, sans se douter de rien, et toutes les convenances du monde des Variétés, respectées. Mais l'idée est si drôle et si bien défendue par Baron, Lassouche, Cooper, Mmes Bruck et Diony que vous la ferez vôtre, elle est comique, elle appartient à la magistrature.
    Cette remarquable plaidoirie a eu tout le succès qu'elle méritait : les acteurs du méfait d'hier ont été condamnés à trois mois de séjour forcé aux Variétés.

Charles Martel


Le Mariage de Barillon

Critique dans
"La Patrie"
1890

À la Renaissance

      Quand le soiriste assiste, comme hier soir, à un spectacle dépourvu de mise en scène, de toilettes, en un mot à un spectacle qui n'a pas d'histoire, il n'a, pour faire son devoir, qu'à citer les mots d'esprit de la pièce. Cette pièce échappe, d'ailleurs, au jugement par son extravagance et par sa légèreté.
      Le directeur de la Renaissance, ami des réformes économiques pour lui, possède une troupe insuffisante (M. Raymond est excepté, bien entendu) pour jouer des ouvrages tels que les écrivent MM. Feydeau et Desvallières.
      Ces deux jeunes auteurs très... fin de siècle, c'est-à-dire très spirituels, ont besoin d'artistes gais et solides; or, hier, quelques-uns ont manqué de ces deux qualités et la pièce s'en est ressentie. Le Mariage de Barillon avait besoin d'être mené à grande vitesse, et c'est à une vitesse de train-omnibus que les acteurs l'ont mené.
       Tout cela pour ne pas engager M. un tel, ou Mme une telle... et qu'est-ce qui supporte après les conséquences de cette économie ridicule ? ce sont les auteurs... Mais bast... tout cela est sans importance, n'est-ce pas, M. Samuel, manquer un engagement... c'est peu.
      En tout cas, comme bilan de la soirée, nous dirons que MM. Feydeau et Desvallières ont payé comptant tant par leur esprit que par leur ingéniosité 75%, alors que le jeune et oublieux directeur de la Renaissance n'a pas donné 10%... au surplus, il n'aime pas ce taux de 10%, c'est un droit si élevé !
       Et pour finir, ainsi que je vous l'ai promis, je vous citerai quelques mots de la pièce :
"Brizot (Montcavrel !) est vétérinaire à Troyes.
      - Vous y soignez le cheval.
      - Quel cheval ?
      - Eh bien ! le cheval de Troyes."
"La bonne Dezoder veut quitter la maison parce que Barillon est bigame.
      - Mais je vous ai connu deux liaisons à la fois.
      - Oui, mais au moins elles étaient illégitimes."


A l'étranger...


Galignani's Messenger Wednesday

The Morning News

Die Presse

The Morning News

Lutèce

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