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Les Vitraux de la Chapelle
de l'Ossuaire de Douaumont
(1927)

L'Ossuaire de Douaumont

par
George
Desvallières


Le Sacrifice
Brancardiers et Infirmiers
L'0ffrande des épouses et des mères
Le Sacrifice Brancardiers et Infirmiers L'Offrance des épouses et des mères

"Que sur ton Autel, notre sang uni au Tien, attire Ta miséricorde sur la France."

C'est ici le temple de la paix, de la paix des tombeaux ouverts vers le ciel, offrant à la miséricorde divine les humbles et héroïques vertus de ceux qui moururent pour leur Patrie dans la plus grande tempête de fer et de feu - jamais ouïe.

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, suivant la parole du Seigneur. Comme lui, nous t'avons aimé de toutes nos forces."

Pacifiques et secourables, les brancardiers se penchèrent sur leurs corps mutilés et sanglants. Précautionneusement, maternellement, au milieu des dangers mortels, ils les transportèrent, amortissant chaos et embûches. Une seule pensée les habitait, adoucir, autant qu'il était possible, les souffrances des grands blessés qu'ils avaient pris en charge, les confier, contre tous les obstacles, à ceux qui pourraient peut-être retenir, dans ces corps mutilés, une vie qui s'échappait. Et d'une civière à l'autre allait, pressé, l'aumônier militaire. Revêtu de l'uniforme du soldat, c'était même enveloppe, même courage, même cœur; c'était un frère allant entr'ouvrir à son frère, qu'étreignait, qu'étouffait la Mort, la porte vers la Vie éternelle et bienheureuse.

"O Marie, mère de douleurs, tu as été notre soutien et notre modèle au moment du sacrifice de nos êtres les plus chers."

Ses yeux se sont fermés, son sang se glace dans ses veines, la vie s'est retirée de ce corps offert en sacrifice. Mort est le combattants. A-t-il figure de très jeune engagé volontaire, portant l'empreinte lumineuse du dernier baiser d'une mère, d'un amour plus grand que la vie reçue d'elle - ou d'un adversaire, incarnant la force virile, redoutable encore dans son anéantissement - ou le masque d'un homme aux traits burinés par l'exercice déjà ancien de la volonté de bien servir toujour ? Quel qu'il soit, il est désormais celui qui a bien mérité de sa patrie terrestre et dont les anges consolateurs introduiront l'âme dans la patrie céleste.

     
La Redemption
Les Infirmières 
Ascension
La Redemption Les Infirmières Ascension

"Tu t'es offert à mon Père pour ton pays et les tiens comme je me suis offert à Lui pour le salut de toutes les âmes"

Son corps, son pauvre corps, transpercé et exangue, le Christ le veut serrer sur son cœur, le réchauffer de la plénitude de son amour. Il est venu sur son tombeau avec sa croix et ses bras se referment sur le soldat qui a donné ce qu'il avait de plus précieux pour sauver ses frères - tout son sang qui s'en est allé avec sa vie. Comme le Christ ! qui a daigné s'unir à notre humanité pour nous sauver.

"Nous étions là, remplaçant les tiens, pour panser tes souffrances"

Et voici l'infirmière ! Comme le soldat, deux anges pieusement la soutiennent. Ses traits accusés n'expriment pas la souffrance, mais l'abnégation et l'amour - pour ceux qu'elle a soignés, qu'elle a aimés plus qu'elle-même, pour ces fils de France qui étaient sa fierté. Sa plus belle récompense était de partager leur destin - Avec eux pour toujours.

"Bienheureux ceux qui ont souffert, car le royaume des cieux est à eux"

"Dans la terre ténébreuse couverte de l'obscurité de la mort" le corps du combattant repose. Oh ! le silence poignant des cimetières militaires du front... Mais cette forêt de petites croix toutes semblables, bien rangées, comme si les soldats dont elles portent les noms s'étaient rassemblés pour une suprême parade, rappellent la promesse divine. "Celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra". Nos glorieux défenseurs ont la promese de la vie éternelle.
Pèlerin de ce Haut Lieu, où toute âme attentive perçoit l'âme de la France, avant de les quitter, tous ces morts qui t'observent, tous tes morts, receuille-toi et prie. "Que ta lumière, Seigneur, luise à jamais sur eux". Ne les plains pas, car leur sacrifice atteignit les cîmes.
Garde leur souvenir pour devenir plu fort.
Deo gratias

     

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